Appétence au risque et dates cibles
La première étape consiste à évaluer votre “propension au risque” et à noter le nombre d'années qu'il vous reste avant de pouvoir prétendre à la retraite de l'État, appelée assurance-vieillesse et survivants (AVS ou OASI en anglais). L'âge est de 64 ans pour les femmes* et de 65 ans pour les hommes.
* Veuillez noter que les femmes nées en 1964 ou plus tard ne recevront l'AVS qu'à l'âge de 65 ans, c'est-à-dire qu'à partir de 2028, les hommes comme les femmes prendront leur retraite à l'âge de 65 ans.
Plus cette période est étendue, plus vous pouvez prendre de risques ou, en d'autres termes, plus vous pouvez détenir de placements de type “actions.” Au cours des 30 dernières années environ, les actions ont généré des rendements à peu près deux fois supérieurs à ceux des obligations, tout en présentant un risque supérieur en termes de volatilité.
Comparaison des rendements et de la volatilité des actions et des obligations depuis 1926
Source: The Pictet Group
Durant de nombreuses années, jusqu'en 2010 environ, particulièrement aux États-Unis, les conseillers financiers ont encouragé leurs clients à “réduire le risque” de leurs investissements à l'approche de la retraite. En substance, il était question de réduire la part d'actions, ou de croissance, au profit d'obligations et de liquidités afin de s'assurer un revenu régulier après la retraite.
Répartition des fonds à date cible de Vanguard selon le nombre d'années restant à courir jusqu'à l'âge de la retraite
Source: Vanguard
Ces investissements de type “lifestyle” ou “à date fixe” sont devenus moins courants car un nombre croissant d'experts ont remis en question leur validité, en particulier à la suite de la crise financière mondiale (GFC, 2008-2009). Parmi les effets les plus significatifs de l'assouplissement quantitatif (QE), mis en place pour éviter la récession après la crise, figure la hausse des prix du marché de presque tous les actifs, réduisant essentiellement les avantages en termes de réduction des risques de la diversification traditionnelle des actifs entre les obligations et les actions cotées en bourse.
De plus, une analyse des stratégies de lifestyle a révélé que, bien souvent, elles offraient des rendements inférieurs, sans pour autant réduire le risque, à ceux d'un portefeuille présentant un équilibre plus ou moins constant entre les actions, les obligations et les liquidités.
À cela s'ajoute un autre problème. L'investissement à date cible présume que vous maintiendrez un portefeuille à faible risque, largement investi en obligations et en liquidités, tout au long de votre retraite afin de vous assurer une pension adéquate.
Or, votre retraite pourrait durer 30 ans ou plus, et une telle réduction du risque reviendrait à ne pas profiter de la hausse des actions qui ne manquerait pas de se produire au cours d'une période aussi longue. Ces marchés haussiers pourraient augmenter de manière significative la taille de votre "pot" de retraite, vous permettant ainsi de générer un niveau de revenu plus élevé.