Comparaison des risques et des rendements
Comme presque toujours en matière d’investissement, il est possible d'obtenir de meilleurs résultats en prenant le risque plus important d’investir sur le marché privé. Le graphique ci-dessous montre que les catégories d’actifs des marchés privés ont constamment surpassé les indices des marchés publics correspondants au cours des deux dernières décennies.
Performance par classe d’actifs, TRI groupé sur 1 an pour les fonds du millésime 2000-19 (en %)
Source: McKinsey & Company
En 2022, toutes les classes d’actifs du marché privé ont affiché des rendements inférieurs à ceux de 2021, tout en sur performant les actions publiques, comme l’indique McKinsey. Le private equity a été la seule classe d’actifs à générer une performance négative, avec un TRI net de -9,2% depuis le début de l'année. Néanmoins, le private equity a été la classe d’actifs du marché privé la plus performante sur le long terme, avec un TRI net médian de 20,1% à ce jour pour les fonds de PE levés entre 2009 et 2019 – un chiffre qui dépasse le rendement du quartile supérieur de toutes les autres classes d’actifs privés.
Qui plus est, selon l’étude sur les caisses de pension suisses 2023 de Swisscanto, le rendement des actifs de retraite des caisses de pension du secteur privé a dépassé celui des caisses de pension du secteur public au cours de la dernière décennie (voir le graphique ci-dessous).
Rémunération des avoirs de vieillesse depuis 2013
Source: Swisscanto
En 2021, les fonds privés ont enregistré le rendement moyen le plus élevé des 20 dernières années, soit plus de 4%. Bien que le rendement des secteurs privé et public ait considérablement baissé depuis lors, le premier reste plus performant que le second.
Ceci étant dit, comme indiqué précédemment, les cours des actions cotées en bourse sont accessibles en continu tous les jours ouvrables, alors que les cours des actions des sociétés privées ne sont évalués qu'une fois par trimestre et ne sont pas rendus publics (sauf dans le cadre de communiqués de presse destinés aux investisseurs réels).
Les actions publiques sont également étroitement réglementées, si bien que l’investisseur peut avoir l’assurance d’un recours juridique complet si son investissement tourne mal en raison d’une malversation, d’une fraude ou d’une négligence de la part de la direction de l’entreprise. Il est en revanche beaucoup plus difficile d’exercer un tel recours sur des marchés privés.
De surcroît, un flux quasi constant d’informations circule sur les sociétés cotées en bourse, notamment les commentaires quotidiens sur le marché, les recherches des analystes en valeurs mobilières, les résultats financiers trimestriels et les développements importants tels que les changements dans les membres de la direction.
Pourtant, un tel afflux de connaissances ne constitue pas nécessairement un avantage, puisque l’on peut succomber à ce que l’on appelle le biais de la mentalité grégaire, en se contentant de suivre la “foule” sans mener ses propres recherches et idées de manière indépendante. Ce biais a historiquement conduit à de nombreuses bulles de prix, entraînant finalement des pertes pour de nombreux investisseurs (par exemple, le buzz autour du Dogecoin en 2021, lorsque la plupart des investisseurs se sont rués dessus par “peur de manquer”).